jeudi 1 février 2007

Willy Warhol & the Superstars Factory


J'en avais entendu parler et bien qu'anticipant un peu sa sortie du fait du sujet qui m'est cher, ce film avait déclenché mon alarme interne disaster-waiting-to-happen. Un film basé sur la vie d'Edie Sedgwick et de la Factory d'Andy Warhol. C'est toujours délicat de s'attaquer à un sujet si iconique, tellement entré dans l'imaginaire collectif. Sans parler du nombre impressionnant d'incarnations au cinéma dont Warhol a fait l'objet (ma préférée restant la prestation tout en retenue de Bowie dans le film sur Jean-Michel Basquiat).

Est-il possible de résumer Edie Sedgwick en 90 minutes ? La réponse est non. Le film prend un nombre incalculable de raccourcis et de simplifications coupables qui dépeignent une Edie unidimensionnelle, petite fille simple et influençable qui tourne mal à cause d'un papa violeur source de tous les maux, on enfonce des portes ouvertes. Point d'orgue du ridicule, la scène complètement caricaturale du screen test de "Billy Quinn" (Bob Dylan), scène qui au demeurant a vraiment existé mais certainement pas de cette façon là.
Il reste tout de même des moments bien sentis à l'image de la fin du film qui nous montre une Edie défoncée, déconnectée de la réalité et à qui l'on fait faire un peu ce qu'on veut, comme on la retrouve dans "Ciao Manhattan", dernier film de la vraie Sedgwick sorti quelques mois après sa mort.

Le casting est assez inégal, Guy Pearce porte un costume trop grand pour lui et se noie dans les mimiques gay et le manque d'expressions pour un simulacre de Warhol, une Nico totalement invisible sans parler du casting complètement à côté de la plaque d'Hayden Christensen en ersatz de Bob Dylan. Etonnamment au final c'est Sienna Miller qui s'en sort le mieux en nous dépeignant une Edie crédible et poignante même si elle n'a pas vraiment la prestance ou l'aura de la Sedgwick superstar du milieu des sixties.

Au final, un film qui voulait bien faire mais peut-être trop vulgarisant pour les puristes. Néanmoins si vous ne connaissez pas ce personnage incroyable et touchant que fût Edie Sedgwick, je vous le conseille quand même pour la simple raison que cette icone de l'histoire contemporaine mérite d'être connue.

Si vous voulez en savoir plus néanmoins, préferez "Ciao Manhattan", ou encore le bouquin le plus complet sur le sujet, "Edie: Une Biographie Américaine" par Jean Stein.

Le film sort le 9 février en Grande Bretagne, pas encore de date de sortie arrêtée pour la France.

1 commentaire:

Tiphaine Violette a dit…

Dans Ciao Manhattan, Edie Sedgwick est si... bouleversante, avec sa voix vitreuse et désincarnée, ce ton plat et ces yeux vagues... Et ce visage qui pouvait changer à volonté... Just waah.